Ce livre aurait dû être conçu et imprimé à quatre mains, mais comme il est dit dans la préface, Jean-Bernard Ducreux, typographe dans l'âme au point de devenir conducteur de métro afin de ne pas avoir à plaquer pour l'offset sa bien-aimée typographie manuelle au plomb, a trop tôt rendu son composteur, c'était le 30 juillet 1992.
Lui devait retrouver ses amours, et moi tant apprendre. Il n'eut même pas le temps de voir les premières esquisses d'illustration, encore moins celui de tenir en main le plomb du Méridien qu'il s'était choisi.
Dix-huit ans pour donner le jour à ce livre semble outrageusement long ! Cela l'est moins quand on prend conscience du défi plastique qui consistait d'abord à suivre à la lettre le texte originel - sans le plagier en images figuratives de premier degré - et ensuite, et surtout, à donner à la suite des images cette évidence évolutive qui lui est si particulière. La fluide succession des images s'est lentement instituée au cours du temps, et jusqu'aux derniers instants, à partir de l'image finale. Il fallait que le blanc du papier remonte à la source du noir initial, il fallait que se développe toute la sonorité de leurs jeux entremêlés comme en écho à la musique du sens des mots ; il fallait qu'il en soit ainsi.
En tout dernier ressort l'impression du texte n'a pu véritablement commencer - celle des linos l'avait précédée d'une bonne année - que lorsqu'a été enfin établie la pagination indispensable pour un in-folio à feuilles volantes en édition d'attente. Une numérotation classique était hors de propos ; c'est le même vers initial de chaque strophe qui a offert la solution...
Pour information...
Les caractères Méridien (corps 12, 16, 24, 30 et 48) sont ceux qu'avait choisis Jean-Bernard lorsqu'il m'avait accompagné jusqu'à Macon à l'Imprimerie Combier où j'allais chercher des caractères Europe en plomb (d'occasion).
Toutes les chemises sont différentes (à gauche est reproduite celle de l'exemplaire n° 31), ainsi que les étuis rigides (l'un est photographié ci-desssous avec l'ouvrage).
À la suite, en bas de page se trouvent les deux "objets" typographiques (mentionnés dans la Table analytique des PUBLICATIONS) que sont : JEUNE FILLE DU CABOULOT, VARIATION N° 1 & JEUNE FILLE DU CABOULOT, VARIATION N° 2
