ET LES ARTISTES BORDEL.../Martian AYME de LYON/Peintre et graveur

ET LES ARTISTES BORDEL...

(À l'adresse des candidat[e]s à la présidence)

Tout le monde et de tous bords hurle à la quasi vacuité culturelle de vos programmes de candidats et candidates à la présidence...

Quand, oh par intermittence seulement, il est question de culture, on pourrait attendre de vous qu'à en parler peu vous en parliez bien ; mais vous restez dans les limbes de généralités éculées, naviguant entre les marécages coagulés de l'économie, et les impalpables nuées d'une culture immatérielle...

Tout en étant sincères, avec la meilleure bonne volonté du monde, vous ratissez large avec ces mots et expressions passe-partout, généralités sans substance que nous connaissons tous, gargarismes vides de sens ; alors que c'est de sens dont la culture a le plus besoin, de sens et de bon sens...

Culture : "patrimoine", "accès à la culture", "enjeu économique", "enjeu éducatif", "enjeu politique", "soutien à la création"... Quel sens pouvons-nous donner à ces "usines à gaz", entre nuées et marécages ? Le bon sens, lui, voudrait que vous commenciez par prendre en compte les êtres de chair et d'os sans qui les oeuvres n'existeraient pas ; on peut bien "oublier" le maçon dans l'indice de la construction, mais qui oserait en faire l'économie pour monter le moindre mur de pierre ou de béton ? Pas de construction sans maçons, pas de culture sans artistes.

Les artistes ne sont pas un enjeu abstrait mais une réalité de vies mises bout à bout, jours après jours ! Nous vivons une époque charnière dans la plupart des domaines. Nous allons - vous allez - devoir faire de nombreux choix qui engageront l'avenir à moyen et long terme. Si pour vous la culture a un sens, avant d'en revoir et construire les choix organiques pour les années qui viennent, avec - c'est notre seul espoir – l'ouverture et la généreuse lenteur que requiert l'exercice de la démocratie, n'oubliez pas les milliers de vies, passées et maintenant présentes, qui mises bout à bout ont fait, et maintenant font la culture d'aujourd'hui et celle de demain ; n'oubliez pas que les artistes sont ceux qui le mieux connaissent leur métier...

S'il vous plait, un peu de bon sens, ne laissez pas, ignorant les artistes, notre culture - la vôtre - se réduire à un simple enjeu de massacre !

	15___txt/15--abor	Martian AYME de LYON/Peintre et graveur ET LES ARTISTES BORDEL... (2007)


		ET LES ARTISTES BORDEL...

		BLOC-NOTES, n° 254, avril 2007, p. 28.




			ET LES ARTISTES BORDEL... (À l'adresse des candidat[e]s à la présidence) Tout le monde et de tous bords hurle à la quasi vacuité culturelle de vos programmes de candidats et candidates à la présidence... Quand, oh par intermittence seulement, il est question de culture, on pourrait attendre de vous qu'à en parler peu vous en parliez bien ; mais vous restez dans les limbes de généralités éculées, naviguant entre les marécages coagulés de l'économie, et les impalpables nuées d'une culture immatérielle... Tout en étant sincères, avec la meilleure bonne volonté du monde, vous ratissez large avec ces mots et expressions passe-partout, généralités sans substance que nous connaissons tous, gargarismes vides de sens ; alors que c'est de sens dont la culture a le plus besoin, de sens et de bon sens... Culture : "patrimoine", "accès à la culture", "enjeu économique", "enjeu éducatif", "enjeu politique", "soutien à la création"... Quel sens pouvons-nous donner à ces "usines à gaz", entre nuées et marécages ? Le bon sens, lui, voudrait que vous commenciez par prendre en compte les êtres de chair et d'os sans qui les oeuvres n'existeraient pas ; on peut bien "oublier" le maçon dans l'indice de la construction, mais qui oserait en faire l'économie pour monter le moindre mur de pierre ou de béton ? Pas de construction sans maçons, pas de culture sans artistes. Les artistes ne sont pas un enjeu abstrait mais une réalité de vies mises bout à bout, jours après jours ! Nous vivons une époque charnière dans la plupart des domaines. Nous allons - vous allez - devoir faire de nombreux choix qui engageront l'avenir à moyen et long terme. Si pour vous la culture a un sens, avant d'en revoir et construire les choix organiques pour les années qui viennent, avec - c'est notre seul espoir – l'ouverture et la généreuse lenteur que requiert l'exercice de la démocratie, n'oubliez pas les milliers de vies, passées et maintenant présentes, qui mises bout à bout ont fait, et maintenant font la culture d'aujourd'hui et celle de demain ; n'oubliez pas que les artistes sont ceux qui le mieux connaissent leur métier... S'il vous plait, un peu de bon sens, ne laissez pas, ignorant les artistes, notre culture - la vôtre - se réduire à un simple enjeu de massacre ! Martian AYME, de Lyon (mars 2007)