Martian AYME est un artiste pour le moins complet. Après avoir pratiqué (conjointement ou par périodes) l'huile, l'aquarelle, le dessin et la typographie, il essaye pour la première fois la gravure en 1967 (linogravure, monotype aveugle et sous la forme de cartes postales originales).
Aussi, celui qui a eu un parcours assez peu conventionnel (Martian AYME s'est toujours refusé à « subir » comme il le dit lui-même les Beaux-Arts) a un « palmarès » pour le moins impressionnant. Dès 1961, il réalise de grandes aquarelles et les maquettes des vitraux de l'église Sainte Thérèse de Meyian dans l'Isère. En 1967, il met en place son propre atelier d'imprimerie pour ses gravures et autres textes. Par la suite, le rythme s'accélère et ses publications sont de plus en plus nombreuses : en 1977, ses « Poèmes Révoltés » et son essai sur le dessin ; en 1979 un exemplaire du Sang de l'Agneau de Pieyre de Mandiargues puis, jusqu'en 2002, un grand nombre d'impressions. De même, ses expositions personnelles restent nombreuses. Après avoir débuté au Salon Regain, il découvre successivement à Lyon les galeries Petersen, La Proue, Le Pantographe...
Une vie entre atelier et lycée
Professeur d'anglais durant sa carrière professionnelle, Martian Ayme aura sans cesse partagé sa vie entre l'atelier et le lycée : « Je n'ai fais que travailler car je ne suis jamais parti en voyage ». Contrairement à certaines idées reçues, Martian AYME a quand même réussi à prendre du plaisir avec son travail. Concernant les commandes qu'il reçoit, il affirme en effet haut et fort qu'il n'accepte « que celles qui représentent pour lui un certain intérêt». Par rapport au prixqu'il demande, tout dépend du nombre de « passages » de la matrice (selon le principe de la superposition).
Toujours implanté à la Guillotière (son seul déménagement s'est effectué entre la rue Camille-Roy et la rue Père Chevrier où il se trouve aujourd'hui), Martian AYME sait que ce quartier aura beaucoup compté dans sa vie. « Si je n'avais pas vécu à la Guille, nul doute que ma carrière aurait été bien différente ». Désormais, il poursuit son travail tout en militant activement au sein de plusieurs associations d'artistes (en particulier la MAPRA et ART'OFF). « L'empreinte », autre structure spécifiquement consacrée au milieu de la gravure est implantée rue Saint Michel, à la Guillotière. « Cette association permet de se retrouver entre graveurs et surtout d'échanger sur nos activités » analyse Martian AYME, plutôt satisfait de ce partenariat avec Anne Danjou (le siège se situant chez cette artiste qui est presque sa voisine).
Finalement, Martian Ayme peut désormais consacrer ses journées à se faire plaisir. Souvent, il est à l'atelier et poursuit les impressions de cartes postales insolites.
Henry KOUZOUPIS